Classification des consonances par les musiciens

     D’après Gevaert (un compositeur et théoricien belge du XIXème-XXème siècle qui a fait du théâtre avant de se consacrer à l’histoire et aux théories musicales), la consonance “se produit lorsque deux sons résonnent en même temps, se mélangent plus ou moins”. La consonance est donc la propriété selon laquelle deux notes sonnent bien à l’oreille (pour la plupart des gens) quand elles sont jouées en même temps. La consonance étant relative, elle dépend d'un facteur physiologique, c’est-à-dire la perception, et d'un facteur psychologique, c’est-à-dire le jugement et le ressenti. Les accords “consonants” varient selon la culture et l'époque: par exemple, seules l’octave et la quinte étaient considérées comme des intervalles consonants en Europe jusqu’au milieu du Moyen-Âge. Progressivement, des accords comme la tierce ainsi que la sixte mineure et majeure ont fait leur apparition et des hiérarchies plus complexes ont été développées, dont celle du scientifique Helmholtz au XIXème siècle.

     Aujourd'hui, la classification des consonaces communément accceptée divise les intervalles consonants en trois catégories. L’unisson (c’est-à-dire l’émission de deux sons de la même hauteur), l’octave et la quinte forment le premier niveau de consonance, les consonances parfaites. Puis, les consonances imparfaites, le deuxième niveau, sont constituées de la sixte majeure et mineur et de la tierce majeure et mineure. Ensuite, il y a les consonances mixtes avec la quarte. On notera tout de même que le sort de la quarte avait longtemps été incertain, contrairement à la sixte mineure et majeure qui furent intégrées dès le XIIIème siècle.

     Ces classifications varient selon les époques et les personnes, et la place des intervalles consonants dans la hiérarchie peut être expliquée par le rapport de fréquences et le phénomène de battements, que nous expliciterons dans une partie ultérieure.

     A l’inverse de la consonance, la dissonance sonne mal, "blesse" les oreilles. Elle est souvent utilisée en musique pour ajouter de la tension, mais elle requiert ce que l’on appelle une “résolution” et parfois une préparation. Un accord consonant peut résoudre la dissonance provoquée antérieurement par un accord dissonant. Les dissonances sont composées du triton, des secondes et des septièmes.

consonances parfaites

consonances imparfaites

consonances mixtes

dissonances

  • unisson juste
  • octave juste
  • quinte juste
  • tierce majeure
  • tierce mineure
  • sixte majeure
  • sixte mineure

  • quarte juste
    • seconde majeure
    • seconde mineure
    • septième majeure
    • septième mineure
    • triton

    Tableau 3: classification des consonances (communément acceptée)

     

         On remarque que le principe de l’identité des octaves peut être justifié par la consonance de l’octave, tellement parfaite qu’un musicien considère deux sons qui ont une octave d’écart comme le même son car la consonance des deux est comparable à l’unisson. C’est pourquoi il peut les considérer comme étant la même note.

         La consonance ou la dissonance d’un accord dépend donc des intervalles qui le composent. Un accord parfait, composé d’une tierce majeur et d’une quinte juste, sera donc perçu comme consonant. En réalité, c’est l'accord consonant par excellence.

         Nous remarquons donc que la consonance peut être classée, et que cette classification a évolué au cours de l’histoire. Cette évolution signale un certain degré de subjectivité quant à la perception de la consonance.