Exploitation des résultats

     Nous avons vu précédemment qu’il existe des accords qui sonnent consonants et d’autres qui au contraire nous semblent dissonants. Nous pourrions croire que pour que l’accord soit consonant il faut que les fréquences des notes qui le composent soient commensurables (c’est-à-dire que leur rapports soient rationnels deux à deux). Ainsi, au bout d’un certain temps, les notes auront un coup commun, comme nous l’avons démontré.

     Cependant, nous remarquons que si le des fréquences est trop petit (donc l’accord est trop compliqué), la période entre deux coups communs consécutifs est long. Ainsi, notre oreille pourrait croire qu’ils ne coïncident jamais. Autrement dit, il ne faut pas que la note fondamentale de l’accord soit trop grave.

     Mais le cas inverse est aussi important. Dans le cas d’un intervalle, il n’est pas nécessaire que le rapport des fréquences soit un nombre rationnel, car s’il s’agit d’un nombre irrationnel assez proche d’un nombre rationnel, alors les coups des sons seront tellement proches que l’on pourrait croire qu’ils coïncident. Ainsi, nous ne pourrions alors distinguer les battements, et donc l’intervalle sonne plus consonant qu’il l’est réellement. Ainsi une quinte, qui est un intervalle consonant, a un rapport entre les fréquences de ses notes de , mais son rapport joué sur un piano à tempérament égal est en réalité (environ ), qui est un nombre irrationnel mais très proche de , donc semble toujours consonant.

     Une autre particularité qui influe sur notre perception de deux notes jouées simultanément est le battement que cela engendre. Ce phénomène est visible sur un oscillogramme si l’on additionne les deux graphiques représentant les notes: nous remarquons que la période est entourée d’une enveloppe. Plus les deux notes ont des fréquences proches, plus cette enveloppe est grande. Ainsi en plus de la somme des deux notes, nous entendons aussi cette enveloppe, ce battement, sous la forme d’un son constant parasitant l’ensemble et n’étant pas très agréable à l’oreille.

     Ainsi, pour qu’un intervalle soit consonant, le rapport doit donc être proche d’un nombre rationnel simple dont le dénominateur de la fraction irréductible est suffisamment petit. Ceci est lié à l’imperfection de la perception du son de notre oreille. De même, pour qu’un accord soit consonant, il faut que les intervalles qui le constituent soient consonants. En somme, pour qu’un accord nous semble consonant, il faut que sa note fondamentale ne soit pas trop grave et que les intervalles qui le composent soient consonants.

Intervalles

Seconde

Tierce

Quarte

Triton

Qualité

Mineure

Majeure

Mineure

Majeure

Juste

 

Rapport

10/9

9/8

6/5

5/4

4/3

√2

Intervalles

Quinte

Sixte

Septième

Octave

Qualité

Juste

Mineure

Majeure

Mineure

Majeure

Juste

Rapport

3/2

8/5

5/3

9/5

15/8

2

Tableau 7: intervalles classiques avec leurs rapports correspondants